On lira prochainement le dernier livre de Dominique Bucheton sur les gestes professionnels mais l’été nous permet de replonger dans son « Refonder l’enseignement de l’écriture » coécrit avec Danielle Alexandre et Monique Jurado. L’ouvrage date de 2015, mais son sujet reste pertinent.
Dominique Bucheton, aujourd’hui professeure honoraire des Universités en sciences du langage et de l’éducation, a eu la responsabilité de plusieurs équipes de recherche et a assumé la direction du laboratoire (LIRDEF) de l’université de Montpellier 2 pendant six ans.
« Les travaux qu’elle a dirigé sur la question du pouvoir réflexif du langage, des écrits intermédiaires pour penser apprendre et se construire, des gestes professionnels et postures des enseignants, des postures et gestes d’étude des élèves sont d’un apport important pour la formation des enseignants » nous rappelle-t-on régulièrement.
Le choix des mots, de la syntaxe, de l’orthographe…
Refonder l’enseignement de l’écriture est un vrai défi alors que les technologies et raccourcis envahissent le quotidien des apprenants.
L’ouvrage pose l’écriture au centre de l’éducation et naturellement de la transmission acquisition de savoirs : « Écrire relève d’un processus de résolution de problèmes complexes : celui qui écrit doit gérer à la fois l’ordre des idées, leur développement, leur pertinence, mais aussi le choix des mots, de la syntaxe, le genre du texte, l’orthographe, la graphie, la mise en page, etc.
Or il existe un double paradoxe étonnant au sein du système éducatif : bien qu’elle soit l’instrument premier du travail intellectuel et scolaire, l’écriture n’a souvent qu’un statut de simple compétence transversale. Et alors qu’elle contribue largement à la sélection scolaire, elle est rarement objet d’étude à part entière »
Refonder l’enseignement de l’écriture est un vrai défi alors que les technologies et raccourcis envahissent le quotidien des apprenants.
L’ouvrage pose l’écriture au centre de l’éducation et naturellement de la transmission acquisition de savoirs : « Écrire relève d’un processus de résolution de problèmes complexes : celui qui écrit doit gérer à la fois l’ordre des idées, leur développement, leur pertinence, mais aussi le choix des mots, de la syntaxe, le genre du texte, l’orthographe, la graphie, la mise en page, etc.
Or il existe un double paradoxe étonnant au sein du système éducatif : bien qu’elle soit l’instrument premier du travail intellectuel et scolaire, l’écriture n’a souvent qu’un statut de simple compétence transversale. Et alors qu’elle contribue largement à la sélection scolaire, elle est rarement objet d’étude à part entière »
Penser le stylo à la main, le clavier sous les doigts
Le préambule manifeste du livre ouvre les débats : « L’école se doit d’être à la hauteur de l’explosion des pratiques d’écriture ». « Contrairement aux prédictions des années 2000, annonçant la disparition programmée de l’écriture au profit du téléphone, les pratiques d’écriture explosent dans tous les pays développés. Le numérique a provoqué un véritable raz-de-marée. Il suffit de passer une heure dans le train le matin pour voir les gens, souvent assez jeunes, agiter frénétiquement leurs deux pouces pour garder constamment le contact avec leurs proches. Mails, blogs, réseaux sociaux, sites en tous genres pour tout vendre, tout raconter, tout expliquer, tout commenter, se multiplient de façon exponentielle »
Un sujet passionnant lorsque l’on intègre aujourd’hui plus que jamais, qu’écrire à l’ère du numérique, c’est donner son point de vue et le communiquer… Et qu’en quelque sort, les formés de demain, d’aujourd’hui même seront toute leur vie des auteurs d’écrits…
Un ouvrage qui pose des pistes, façonne des outils et invite à l’action dans un monde où l’on pense le stylo à la main, le clavier sous les doigts.